Ecole Primaire Publique

  • Un des Bâtiments de l'École Primaire Publique d'Agu-Kebo-Toé.


L‘initiative de la création d’une école primaire publique qui avait timidement commencé en 1948 s’est vu concrétisée progressivement à partir de 1952/1953 avec la construction de trois salles de classe en briques de terre sur le site actuel de l’établissement.
Les incubateurs et promoteurs de cette initiative sont entre autres Tɔgbui ABƆÐI, Monsieur Samuel KLU (dit Papa SAMKLU), Monsieur Isaac AGBODO, Monsieur Félix Awute FOLIKPO, Monsieur John HODZEAME, Monsieur Félix DOBU.
Par opposition aux écoles primaires d’État en milieux urbains et semi-urbains (c’est-à-dire dans les villes principales et dans les petites villes en gestation au Togo), l’École Primaire Publique d’Agu-Kebo-Toé dont l’idée de création a germé dès 1940 au sein des habitants et natifs d’Agu-Kebo-Toé, d’Agu-Kebo-Agblɔdome, d’Agu-Kebo-Dalave et d’Agu-Kebo-Domeʄeme pour être approuvée plus tard par l’Administration coloniale française, a été conçue dès le départ pour donner une instruction publique polyvalente, solide et laïque (c’est-à-dire non-confessionnelle) aux adolescents des deux sexes, en plus de la scolarisation de type occidental.
Il s’agissait pour les incubateurs, non seulement d’ouvrir davantage la Jeunesse du terroir au système scolaire occidental introduit depuis l’époque coloniale allemande, mais aussi et surtout de permettre aux jeunes d’acquérir des bases solides pour la future vie pratique et professionnelle dans quelque domaine que ce soit.
C’est ainsi que les programmes officiels d’enseignement ont été couplés avec des activités para-scolaires et culturelles dans les domaines suivants:

  • la création et l’entretien de champs scolaires (pour l’initiation pratique et méthodique à toute activité professionnelle future liée à l’agriculture) ;
  • la création et l’entretien de jardins scolaires (pour l’initiation pratique et méthodique à toute activité professionnelle future liée à l’horticulture);
  • l’organisation régulière des travaux manuels (fabrication de paniers, de claies et de balais, travaux de salubrité publique, réfection des pistes et sentiers, ramassage des matériaux de construction, etc.) en vue de préparer l’esprit des jeunes enfants pour les futurs métiers et professions liés aux Travaux publics et à l’Artisanat;
  • l’organisation d’émissions de Radio scolaire en vue de préparer les jeunes enfants aux activités culturelles ainsi qu’aux métiers et professions liés aux Relations publiques, à la Communication et à la Culture.

Plusieurs Instituteurs et Institutrices dévoués se sont succedé à la tête et au sein de cet établissement scolaire qui a formé presque tous les instruits natifs du Terroir et nés entre 1945 et ce jour. On peut citer ici entre autres Monsieur Hodo, Monsieur Zoyikpo, Monsieur Afeli, Monsieur Konutse, Monsieur Adzigbé, Monsieur Afolabi, Madame Agbassa (née Seba), Monsieur Honkou, Madame Klu, Monsieur Gbenougan, Monsieur Assogbavi, etc.
Certains parmi ces Instituteurs ont même fini par tisser des liens de mariage avec des Familles de ce Terroir.
Les domaines fonciers où les bâtiments scolaires sont construits dès les années 1940 à travers les travaux communautaires hebdomadaires ayant toujours regroupé les habitants de Kebo-Toé, de Kebo-Agblɔdome, de Kebo-Dalave et de Kebo-Domeʄeme ont été gracieusement donnés pour Utilité publique par la Famille Agbo de Kebo-Agblɔdome, une Famille qui fait partie d’un Clan très ancien Fondateur de ce village.
Le premier bâtiment scolaire de trois classes a été construit par des maçons, des charpentiers et des ferrailleurs natifs du Terroir sous forme de travaux communautaires grâce à un don de matériaux de construction (ciment, tôles, fil de fer, clous, chaux, etc.) fait par l’Administration coloniale française dans le cadre de sa politique d’instruction publique.
Le deuxième bâtiment de trois classes également a été construit aussi par la main d’eouvre locale qualifiée toujours dans le cadre des travaux communautaires à la fin des années 1950, mais avec des briques en terre cuite.
La vétusté des deux bâtiments au fil des décennies a nécessité leur reconstruction totale entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 grâce à des soutiens de certaines ONG étrangères.
En 2012 l’ONG togolaise CADO basée essentiellement dans le Terroir d’Agu appuyé par l’ONG Europe-Tiers-Monde et par le Comié Villageois de Développement (CVD) de Kebo-Toé a initié dans cet établissement un Projet-pilote d’électrification des salles de classe par Énergie solaire afin de permettre aux écoliers d’avoir accès à la lumière pour leurs devoirs du soir, vu que toute la localité manque totalement d’électricité dans les foyers.
La reconstruction des bâtiments scolaires grâce à tous ces efforts citoyens de Développement communautaire appuyés de l’extérieur par des ONG doit permettre à cet établissement scolaire de retrouver son profil d’antan d’une École-pilote de base en milieu rural où la Théorie et la Pratique vont de pair, grâce à la combinaison judicieuse du programme officiel d’enseignement scolaire avec les activités para-scolaires et socio-culturelles énumérées plus haut.
Cette réhabilitation doit permettre par ailleurs un sérieux dépoussiérage du programme et des méthodes d’enseignement demeurés trop « colonial » et une sérieuse remise à niveau pour s’adapter aux évolutions sociales, scientifiques et technologiques actuelles.
Cela est possible si les Natifs du Terroir vivant principalement hors du TOGO intensifient leurs efforts pour équiper l’établissement scolaire d’une bonne bibliothèque avec salles de lecture, lui fournissent les matériels didactiques adéquats, les instruments et équipements d’expérimentation ou d’entraînement et les outils nécessaires pour les activités para-scolaires ainsi que des Partenariats extérieurs pour des échanges empreints de bonnes intentions mutuelles.

© K. Kofi FOLIKPO, PYRAMID OF YEƲE, 2018 – 2021. Tous Droits réservés.