Lieux mémorables et/ou sacrés du Terroir

 

Image du Lieu Toponyme Description et Commentaire
Agblɔ Ces blocs de Granite mystérieusement superposés en forme de conjonction sont visiblement des Roches plutoniques ou très probablement des Bombes volcaniques qui doivent avoir vu le jour dans des temps immémoriaux (il y a plusieurs milliers d’années), lorsque le Mont Agu était sous l’influence des éruptions volcaniques et des séismes répétés. Ayant toujours constitué un Passage obligé sur l’axe Nord-Sud en provenance du pic de la montagne ou dans le sens inverse, ils ont reçu cette appellation en comparaison faite par le Patriarche Tɔgbui Agbo entre leur disposition symétrique et une Fourche (selon l’expression idiomatique Kpéawo dó Agblɔ en Eʋegbe). Ce dernier fut le Fondateur du village sur ce site au 18e siècle de l’ère actuelle. La légende relate que toute personne mal intentionnée qui tentait de passer jadis par ces entrailles se retrouvait curieusement coincée par les trois blocs de Roche qui pouvaient tout seuls se rapprocher ou s’écarteler par moments, comme s’ils étaient guidés par une Force géomagnétique invisible. Voilà pourquoi ils sont considérés comme des Sites historiques et sacrés soigneusement protégés jusqu’aujourd’hui, quels que soient les Travaux d’aménagement et de développement des infrastructures dans le Terroir.
Aʋakpeme Ce site mémorable situé entre Kebo-Dzigbé et Kebo-Dogbadzi fut l’un des Quartiers Généraux pour les Chefs de Guerre (Aʋadadáwo kple Aʋafiawo) des Keboawo, des Taviéawo et des Nyɔgboawo durant la Guerre de razzia esclavagiste menée entre 1869 à 1873 par les Ashanti (ou Asante) contre les Eʋe. Il est l’un des Sites où les Chefs de Guerre Ashanti (Asante) ont été attirés malicieusement dans un guet-apens suicidaire pour être capturés vivants, décapités ou lapidés à mort et mettre ainsi fin à cette agression guerrière injuste.
Kɔtɔ-Blí-me Kpetsu Ce bloc de Roche basaltique mystérieux se trouve non loin d’un Lieu de Culte très ancien dénommé Kɔtɔ-Bli-me (en référence à la très ancienne Divinité ancestrale Kɔtɔ-Bliku ou Kɔtɔ-Bluku) et qui remonte au Peuplement ancien du Mont Agu (donc entre le 9e et le 10e siècle de l’ère actuelle). Durant la construction de la route menant au sommet de la montagne entre 1970 et 1972, plusieurs bulldozers ont vainement tenté pendant plusieurs jours de le dégager! Les tentatives de le faire exploser par Dynamite se sont soldées par des accidents très mortels! C’est pour cette raison que les Ingénieurs français de la société SATOM qui réalisaient les Travaux avaient sagement décidé de ne plus y toucher et de faire passer la route à ses côtés sous forme d’une chaussée rétrécie.
Dzokpeʄe Ce toponyme désigne depuis l’époque pré-coloniale (donc bien avant l’invasion coloniale allemande!) un emplacement mémorable où les grands Chasseurs issus de la Communauté d’Agu-Kebo, de la Communauté d’Agu-Yibɔ et de la Communauté d’Agu-Akplolo se retrouvaient durant leurs randonnées de chasse pour le grand gibier (buffle, éléphant, panthère, phacochère, antilope, etc.). Ils y faisaient un grand Feu de Bois pour leurs Rituels hautement sacrés et secrets de Chasseurs ( une Pratique connue sous l’expression Dzò Kpékpé en Eʋegbe et l’emplacement pour cette Pratique est connue sous l’appellation Dzokpeʄe). Toutes ces trois Communautés, en plus de la Communauté d’Agu-Nyɔgbo, sont très parentées depuis les temps forts de la Cité-État de Ŋɔtsié, comme on peut d’ailleurs bien le remarquer à travers la Variante de l’Eʋegbe qu’elles pratiquent en commun toutes les quatre. Le colon allemand ayant compris à son arrivée dans le Terroir que cet emplacement qui marque exactement le Point culminant du Mont Agu avait une Signification hautement stratégique et sacrée pour ces Communautés, avait décidé d’y implanter une station de télécommunication dès 1895/1896 afin d’être directement relié à Berlin (en Allemagne), aux navires allemands dans l’Atlantique et à la colonie allemande du Cameroun. C’est ce qui explique la construction de ces socles pour les pylônes de télécommunication. Mais pour des raisons inconnues, les Allemands ont dû abandonner ce site pour aller plutôt construire les stations de télécommunication à Kamina (près d’Atakpamé) et à Tɔgblekɔʄe (près de Lomé).
 

Kpeɖinyi Ce massif de Roche plutonique très imposant situé au sud-ouest de Kebo-Agblɔdome tire son nom de sa couleur qui ressemble de loin à celle de l’éléphant (« Nyi » ou « Atiglinyi » en Eʋegbe). Il a toujours servi de Point de Répère pour les Keboawo et pour les Taviéawo quand ceux-ci décidèrent de quitter leur ancien foyer commun situé sur les collines dénommées « Tavié-Nyitoé » (près de l’actuelle localité d’Agu-Gadzeʄe) pour s’implanter sur les flancs du Mont-Agu aux emplacements appelés aujourd’hui « Tavié-ʄedo » et « Kebu » (ou « Aʄekpome« ). Il est devenu pour ces raisons une sorte de Sanctuaire et un Lieu de Retranchement spirituel où les communautés s’adonnent depuis des générations à des Prières à leurs vaillants Ancêtres ayant réussi à s’installer sur le Mont Agu ainsi qu’à leurs très anciennes Divinités ancestrales.
Gbogboé Cet autre massif de Roche plutonique situé au sud de Kebo-Kpeta constitue un barrage naturel pour accéder directement au sommet de la montagne à pied en arrivant d’Agu-Tavié-Tɔmegbe. Cela a longtemps retardé le désenclavement de Kebo-Ouest par une route. À l’instar d’un massif de Roche similaire situé sur les hauteurs d’Agu-Nyɔgbo et dénommé Asiatɔ (ou Asiviatɔ) en raison de la présence d’une large Empreinte de Main humaine, Gbogboé présente également une large Empreinte de Pied humain dont personne ne saurait expliquer logiquement l’origine et encore moins la datation exacte. Cela a conduit les Communautés de Kebo à voir un caractère divin derrière ce massif de Roche et à le sacraliser comme étant l’expression d’une Force mystérieuse en relation avec le Magma incandescent (550 à 1200 degrés Celsius!) venu des Profondeurs terrestres, au moment où le Mont Agu était sous l’influence intense des Éruptions volcaniques.
Túgoenu Ce Site situé à mi-chemin entre Kebo-Dalavé et Agu-Yibɔ-Peki tire son Toponyme des hauts Faits d’Armes que les Guerriers  (Aʋakalɛáwo) des Keboawo, des Agu-Yibɔawo et des Agu-Akploloawo entre autres ont vaillemment opposé aux colonnes d’Assaillants Ashanti (ou Asante) durant la Guerre de razzia esclavagiste de ces derniers entre 1869 et 1873 pour les décimer systématiquement et mettre ainsi fin à cette agression injuste.
Ʋutɔnu ( ou Ʋutɔme) Ce site historique situé sur le sentier reliant Kebo-Est (notamment les villages d’Agblɔdome, de Dalavé, de Domeʄeme et de Toé) à Kebo-Ouest (notamment les villages de Dogbadzi et de Kpeta) s’appellait initialement « Krininu« , en référence au cours d’eau « Krini » qui constitue jusqu’aujourd’hui la source d’eau potable alimentant les villages d’Agu-Tavié en aval (en l’occurence les villages d’Agu-Tavié-Tɔmegbe, d’Agu-Tavié-Aʄegame et Agu-Tavié-Kumahu). Le site a fini par prendre le Toponyme Ʋutɔnu (ou Ʋutɔme) en raison des Massacres sanglants subis en ce lieu par les Assaillants Ashanti durant leur Guerre esclavagiste de razzia entre 1869 et 1873 contre les Eʋe. Ce Toponyme signifie donc littéralement « au bord de la Rivière du Sang« . Les âmes des Combattants Ashanti et Eʋe qui y avaient laissé leur vie ne cessent de se manifester aux passants sous forme de Revenants, ce qui explique des Rituels propitiatoires organisés jusque dans les années 1980 en ce lieu en mémoire de ces Combattants tombés au champ d’honneur.
Liatɔnu (ou Liatɔme)

© K. Kofi FOLIKPO , PYRAMID OF YEƲE. 2022 Tous Droits réservés.